La Centrale d’Achat du Transport Public (CATP) publie la mise à jour de l’Etude comparative sur les différentes motorisations des autobus. Document de référence, cette étude a pour objectif d’éclairer les professionnels sur les coûts réels et les performances de chaque filière et d’aider ainsi les acheteurs publics dans leurs projets d’investissements.
L’étude est disponible dans la bibliothèque sur www.agir-transport.org
Déjà parue en 2014 et actualisée en 2017, cette nouvelle mise à jour de l’étude comparative de la CATP intervient dans un contexte où de nouvelles normes de motorisation sont imposées aux collectivités territoriales. Dans le but d’informer aux mieux les décideurs, les experts de la CATP ont comparé l’ensemble des énergies disponibles : gaz, électrique dans ses différentes formes, hybride, hydrogène, nouveaux carburants (agro-carburants et carburants de synthèse) et bien entendu le moteur diesel dans sa version la plus récente, qui sert de référence dans la comparaison avec les autres énergies.
Des données multicritères et un exemple de cas pratique
Spécialiste de l’acquisition de bus et de cars, la CATP fait le choix d’évaluer les véhicules sur leur coût total de possession intégrant les coûts d’achat, d’énergie et de maintenance préventive sur leur durée de vie. Des indications quant aux éventuels coûts d’adaptation des dépôts ou des infrastructures nécessaires également sont fournies. Pour réaliser cette étude, la CATP s’est appuyée sur les données transmises par les constructeurs dans le cadre de ses consultations de marché public, mais aussi sur des données publiées par les organismes de référence ainsi que sur des retours terrain d’exploitants de transports publics.
Au-delà des comparaisons chiffrées, l’étude expose un cas pratique sous la forme d’un « question / réponse » établi pour le compte d’une collectivité, de manière à identifier les particularités qui pourront orienter le choix : quelle offre de transport ? Quel type d’exploitation, de climat, de relief, d’opportunités territoriales, etc.
La priorité au transfert modal : un rendez-vous manqué
La conclusion de l’étude dresse le constat d’une occasion manquée. Alors que les collectivités investissent depuis de nombreuses années dans des véhicules plus écologiques, absorbant seules le surcoût lié à ces motorisations, elles appelaient de leur vœux une stratégie de l’Etat en faveur d’un renouvellement massif des véhicules les plus polluants au profit de véhicules à plus faibles émissions financièrement accessibles. Pour Marc DELAYER, Administrateur délégué à la CATP : « Avec ces nouvelles normes, les collectivités n’ont malheureusement pas été entendues et vont devoir procéder à des renouvellements par à-coups, en choisissant une technologie de motorisation par défaut. ».
Dans un contexte de crise financière pour les collectivités, les conséquences de cette stratégie pourraient être significativement contre-productives. En effet, l’obligation d’investir dans des véhicules coûteux risque de ralentir les renouvellements des parcs, et augmenter ainsi la durée de vie des véhicules les plus anciens et donc les plus polluants.
Avec ces nouvelles charges, cumulées à la diminution de la baisse des dotations de l’Etat envers les collectivités ainsi que la diminution des recettes commerciales liées à la crise sanitaire, les collectivités pourraient manquer de moyens pour maintenir l’offre actuelle de transport public ainsi que pour investir en faveur de nouvelles solutions de mobilité : vélo, covoiturage, autopartage, etc.
Or, pour Marc DELAYER « la priorité en matière environnementale au plan local est le transfert modal, qui passe par un développement de l’offre d’alternatives à l’autosolisme ».